lundi 5 mars 2007

Airbus et Défense : les propositions de Ségolène Royal


Ségolène Royal, le 3 mars dernier (source : www.lemonde.fr)
La candidate socialiste à la présidentielle, Ségolène Royal, a précisé ses objectifs en matière de politique de défense jeudi dernier à la Maison de la Chimie en présence entre autres de Jean-Pierre Chevènement (MRC) et d'Hubert Védrine, ancien ministre des Affaires étrangères sous Lionel Jospin.

L'actuelle députée des Deux Sèvres entend poursuivre dans la continuité de la politique menée jusqu'ici tout en ajustant les méthodes. A ce titre, elle a réaffirmé qu'elle "veillerait" à ce que la dissuasion nucléaire "indispensable à notre indépendance (...) garde en permanence sa crédibilité et dispose des moyens de sa modernisation". Mais "qu'elle n'ambitionne pas de rivaliser avec les 7 000 têtes américaines ou russes" défendant ainsi le "principe de la stricte suffisance".




Par ailleurs, la candidate s'est prononcée pour le maintien du budget de la défense à environ 2% du PIB et s'est montrée favorable pour une relance de l'Europe de la défense.




Ségolène Royal s'est exprimée sur un sujet où on l'attendait peu - il faut le dire - : la défense. Cependant, force est de constater qu'elle a fait preuve de clarté ne cherchant pas à éluder les principaux thèmes. A ce sujet, nous pourrions en dire de même avec Airbus où la candidate à l'Elysée s'est clairement prononcée pour une remise à plat du plan de restructuration et une participation des Régions dans le capital de l'avionneur européen, actuellement en difficultés.




Cette dernière proposition reste quelque peu novatrice : en effet, huit régions (Nord-Pas de Calais, Picardie, Ile de France, Poitou-Charentes, Aquitaine, Rhône-Alpes, Midi-Pyrénées et Provence-Alpes-Côte d'Azur) se déclarent prêtes à entrer dans le capital d'Airbus, ce qui témoigne de la volonté des collectivités territoriales de s'impliquer de plein-pied dans le futur de la compagnie européenne.




Nicolas Sarkozy et le ministre de l'Economie et des Finances s'insurgent. Toutefois, il serait malhônnette de leur part d'oublier les nombreuses aides qu'a reçu l'avionneur américain Boeing lorsque ce dernier subissait aussi des difficultés. Aussi, si Airbus s'invite dans la campagne, cela pose une question idéologique de fond : quelle est la place de l'Etat dans l'économie ? A cette interrogation, Ségolène Royal - à travers le dossier Airbus - s'est clairement exprimée et c'est ce qu'elle ne manquera pas de faire cette semaine à Berlin en compagnie de la chancelière allemande, Angela Merkel.

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