jeudi 19 avril 2007

Nicolas Sarkozy du côté de la France qui se lève tôt ?

Nicolas Sarkozy - quand il n'est pas lepéniste sur les bords - a déclaré qu'il voulait être le candidat des honnêtes gens et de la France qui travaille.
C'est ce qu'on voulu vérifier des salariés de LSG-Gate-Gourmet et de JDC Imprimerie, ces derniers menacés de licenciements massifs, lors de la venue du candidat de l'UMP à Meaux (77), le 13 avril dernier.
Ils n'ont pas été déçus du voyage, si on ose dire ! A peine que les salariés avaient quittés leur entreprise que le car qui les emmenait fut immobilisé durant près de 2h30 par la police. Officiellement, il s'agissait d'un banal contrôle routier. Cependant, ce temps-là, Monsieur Sarkozy faisait son show devant les habitants du quartier Beauval en compagnie de Jean-François Copé, ministre délégué du Budget et maire de Meaux et... d'un important dispositif policier : "320 personnes, dont plus de 200 membres des forces mobiles" selon Piotr Smolar, du Monde.
Une belle conception de l'Etat selon Nicolas Sarkozy : l'Etat c'est moi et ma chose à moi ! 320 policiers juste pour réunion publique ? Même Jean-Marie Le Pen n'a pas le droit à un tel dispositif ! Nous tenons à vous rappeler que Nicolas Sarkozy n'est plus ministre de l'Intérieur, alors pourquoi un tel dispositif ?
Est-ce par peur de ces salariés de LSG, ceux qui sont de cette France qui se lève tôt et qui sont des honnêtes gens ? Mais Monsieur Sarkozy, ils voulaient seulement vous rencontrer ! Exposer leurs difficultés et leurs incertitudes face à l'avenir. Mais non ! Monsieur Sarkozy ne comprend pas cette France qui travaille et qui se lève tôt. Il préfère passer son temps à vendre et déverser toute sa démagogie et son berluconisme ambiant.
Quelques temps auparavant, Ségolène Royal s'est rendue sur le site de PSA à Aulnay où les salariés menaient une grève contre la direction. Elle fut accueillie sous les cris de "Ségolène présidente". Ségolène Royal n'a pas la prétention de dire qu'elle est du côté de cette France qui travaille et des honnêtes gens. Elle vient à leur rencontre toujours dans sa démarche de dialogue et de respect envers ceux qui accomplissent des tâches parfois difficiles. En toute simplicité.
Nicolas Sarkozy n'a aucune cohérence et se moque pas mal de cette France qui se lève tôt en réalité. Est-il allé une seule fois de sa vie prendre le métro ou un TER le matin de bonne heure, en tant que simple citoyen ? Bon, vous nous direz qu'il n'est pas le seul. Néanmoins, il s'exprime avec une telle prétention et arrogance, que cela en devient quelque peu inquiétant.
Nicolas Sarkozy nous fait dans les promesses lyriques. Mais pour quel résultat ? La démagogie et l'immobilisme, sous prétexte qu'il agit. Aussi, pour le chnangement et l'action dans l'humilité, il n'y a pas à hésiter : dimanche, c'est Ségolène Royal !
PS : vous nous diffusons l'intégralité de l'article du Monde, daté du 17 avril. Bonne lecture !
Des salariés menacés de licenciements ont été empêchés de se rendre à un meeting du candidat UMP par une "garde à vue en pleine campagne"
Nicolas Sarkozy bénéficie-t-il d'un régime policier de faveur lors de l'organisation de ses réunions publiques ? Vendredi 13 avril, le candidat UMP était en déplacement à Meaux (Seine-et-Marne). Il devait rencontrer des habitants du quartier populaire de Beauval, puis tenir un meeting. A cette occasion, une centaine de salariés des entreprises JDC Imprimerie et LSG-Gate-Gourmet, sous la menace de licenciements massifs, souhaitaient se rendre à Meaux pour interpeller M. Sarkozy. C'était sans compter sur un imposant dispositif policier : 320 personnes, dont plus de 200 membres des forces mobiles.

Michèle Guzman, responsable départementale du Parti communiste, accompagnait les salariés de LSG, auxquels le PCF avait fourni un bus. "Une voiture de police nous attendait à la sortie de l'usine, dit-elle. Cinquante mètres plus loin, trois motards nous ont demandé de nous mettre sur le bas-côté." Il était près de 18 heures. Officiellement, il s'agissait d'un banal contrôle routier. Les policiers se sont contentés de prendre les papiers du véhicule, selon Mme Guzman. "Ça ressemblait à une méchante provocation, poursuit-elle. On a fait prévenir la préfecture, qui nous a fait savoir que tout cela relevait du ministère de l'intérieur." Le bus n'a été autorisé à partir qu'à 20 h 30."ILS ÉTAIENT PLUS NOMBREUX QUE NOUS"

Une mésaventure identique est survenue au deuxième bus, parti de JDC. Après un premier contrôle à la sortie de l'usine, il a été arrêté par deux motards, au moment d'entrer sur l'autoroute. Devant les protestations des passagers, les policiers ont accepté de les escorter jusqu'à Meaux. Ils n'y sont jamais arrivés. Le bus a été de nouveau stoppé dans une petite commune, où des renforts policiers avaient été postés, notamment une compagnie républicaine de sécurité. "Ils étaient plus nombreux que nous, explique Jean-Paul Brinon, délégué intersyndical CGT-FO dans l'usine. On a eu le droit pendant deux heures et demie à une garde à vue en pleine campagne, sans aucun motif." Selon la direction centrale des CRS, les consignes avaient été données par la direction départementale de la sécurité publique (DDSP), sous l'autorité du préfet. La DDSP, elle, renvoie sur le ministère. Dans l'entourage du candidat, on affirme n'être informé que du dispositif policier autour du lieu de meeting. "Pour le reste, ça relève de la préfecture", dit-on.

Le lendemain de ces événements, M. Sarkozy tenait une réunion publique sur la place de la mairie de Châteauneuf-du-Pape (Vaucluse). Cette fois, pas de bus à intercepter ; simplement une dizaine de perturbateurs, peu décidés à écouter l'appel à la mobilisation lancé par le candidat à la "majorité silencieuse". Repérés par le service d'ordre de l'UMP et les gendarmes, ils ont été écartés le temps du discours. "Il n'y a pas eu d'interpellations, juste des contrôles d'identité pour prévenir tout trouble à l'ordre public, explique Guy Parayre, directeur général de la gendarmerie nationale. En cette période électorale délicate, on fait preuve d'une vigilance préventive dès qu'il y a un rassemblement important, et ce pour tous les candidats de premier plan."

Piotr Smolar

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