vendredi 18 mai 2007

A tête reposée...

Par Gilles
Le 6 mai dernier, les Français ont clairement accordé une majorité au candidat de l'UMP Nicolas Sarkozy avec 53% des voix des suffrages exprimés.
Il s'agit là d'un choix démocratique et en tant que républicains, nous respectons le verdict des urnes. C'est d'ailleurs en tant qe républicains que nous condamnons avec force les violences et débordements qui ont eu lieu suite à l'élection du nouveau chef de l'Etat. Nous considérons que c'est par les urnes que nous pouvons exprimer notre colère et pour cela, il y a les législatives de juin prochain, essentielles si nous souhaitons la plus faible majorité de droite au Palais Bourbon.
Toutefois, il est grand temps de s'interroger sur les raisons de cette défaite. Du moins, commencer à y songer sérieusement, à tête reposée. Notez là, qu'il s'agit d'une réflexion personnelle, qui n'engage que moi, mais que je mets à contribution sur le blog des socialistes afin que tout le monde puisse contribuer au débat.
A mon sens, les raisons de la défaite ne sauraient s'expliquer uniquement dans la campagne qui a été menée. Ségolène Royal a mené une campagne difficile et si elle a sa part de responsabilité, il serait pour autant injuste de la considérer comme l'unique et seule responsable. Tous les dirigeants socialistes ont plus ou moins leur part de responsabilité. Toutefois, il ne s'agit pas de refaire le match. Il faut aller de l'avant et pour cela réfléchir aux raisons de la défaite, les causes étant assez profondes.
Il faut remonter non pas à 2002 mais à 1995, date à laquelle François Mitterrand quittait la présidence de la République. Depuis cette date, le travail de rénovation n'a pas été enclenché ou alors, tardivement. Depuis cette date, le Parti socialiste est resté dans une logique mitterrandienne avec les éléphants, les mêmes éléphants. Le travail de rénovation passe tout d'abord par un renouvellement des cadres. A mon sens, la désignation de Ségolène Royal en novembre dernier par les militants a été révélateur de la volonté de ces derniers de voir un PS renouvelé, rajeuni.
Nous avons au PS de nombreux "jeunes" qu'il est nécessaire de mettre plus en avant : Arnaud Montebourg, Vincent Peillon, Benoît Hamon, Najat Vallaud-Belkacem, et bientôt Razzye Hammadi... d'ici les cinq prochaines années, notre parti doit avoir l'audace de les mettre davantage en avant. Attention ! Il ne s'agit de faire la guerre aux éléphants quand on sait surtout du bénéfice dont on peut en tirer notamment vis-à-vis de l'expérience politique. Malgré tout, tout changement exige symbole ! Les éléphants sont les héritiers, pour l'essentiel, de cette période mitterrandienne, hors cela fait plus de dix ans que François Mitterrand nous a quittés. Autrement dit, il faut aller de l'avant !
Durant cette campagne pour autant, un travail de rénovation idéologique s'est engagé. Mais il a été engagé bien tardivement par rapport à celui de l'UMP qui a commencé dès 2002 en réalité avec l'insécurité. Si des valeurs telles que le travail ou bien encore l'ordre ont dominés durant cette campagne, c'est tout simplement le résultat d'un travail de la part de l'UMP en général - et de Nicolas Sarkozy en particulier - qui a préparé l'opinion à de telles idées. Aussi, le travail qui nous incombe, à nous socialistes, sera de réaffirmer nos valeurs ainsi que nos idées. Aucun thème ne doit désormais plus être tabou, si on ne veut plus laisser à la droite le monopole ou la réappropriation de certains d'entre eux.
Aussi, faut-il adopter une ligne idéologique claire et définie. Là aussi, il faudra innover et en finir avec des synthèses qui veulent contenter tout le monde et qui satisfont personne au bout du compte. Le dialogue et l'esprit de démocratie doivent toujours prévaloir au sein de notre formation, ce qui n'empêche pas de confronter des projets et pour finir de trancher ! Autrement dit, il faut définir une ligne claire sans trahir nos idéaux de justice, d'égalité et de prospérité pour tous.
Depuis trop longtemps - et tout particulièrement, durant ces cinq dernières années... - nous avons adopté une ligne plus ou moins floue, difficile à saisir pour nos concitoyens. Dès lors, nous l'avons quelque peu payé lors de cette présidentielle.
Ce n'est là que des pistes de réflexion et elles sont nombreuses. Désormais, à nous de compléter le débat, d'apporter nos contributions. Dans l'immédiat, mobilisons-nous pour les législatives afin d'amener un PS fort au Palais Bourbon. A long terme, il s'agit de repenser la gauche, notamment dans le cadre de la société actuelle afin d'être - enfin - au RDV avec les citoyens.
Gilles, 2A SP

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