jeudi 7 juin 2007

Si on gratte le vernis...

Depuis le 17 mai, le président de la République se veut actif (Il devrait d'ailleurs se méfier car à ce rythme, il va nous faire une jolie crise cardiaque !) : réformes, visites, consultations, effets d'annonces... tout est bon pour communiquer sur la rupture et le nouveau style qu'entend adopter le nouveau locataire de l'Elysée ainsi que son chambellan, François Fillon, à Matignon. D'ailleurs, n'est-ce pas ce que "Le Magazine de l'Union" (nouvelle Pravda de l'UMP) souligne en évoquant en Une de son mensuel : "Un président pour agir" ?
Alors, le nouveau président cherche à montrer qu'il tient la barre, qu'il est présent partout, qu'il prend des risques et se montre courageux. Durant ce temps, l'UMP se veut active et cherche à nous vendre une nouvelle mécanique bien plus puissante pour mener la France au septième ciel économique et social.
Effectivement, on pourrait se dire que la mécanique est bruyante et belle à voir avec à sa tête, un chef de l'Etat, jeune et dynamique (à la différence de Chirac). D'ailleurs, c'est quelque peu la traduction de la rupture tant promise. Mais si on gratte le vernis, on constate bien que ce dernier s'écaille et le résultat n'est pas beau à voir !
Nicolas Sarkozy cherche à concentrer l'ensemble des pouvoirs avec arrogance et mépris envers ses adversaires : l'Elysée, le Sénat, l'Assemblée nationale, le CSA (à travers les grands groupes de médias), le Conseil supérieur de la Magistrature (la Constitution lui permet de le présider), le Conseil Constitutionnel (sur les neuf sages, il n'y a qu'un seul socialiste, Pierre Joxe)... Sarkozy veut tout et tend à le faire savoir. Pour cela, tout est bon pour satisfaire ses volontés et il nous joue le coup de l'ouverture à gauche au bien encore la volonté de dialoguer.
En réalité, Nicolas Sarkozy cherche à faire taire toute opposition, et c'est en cela que l'ouverture est effectuée. Elle a pour but d'étrangler le PS ainsi que le Modem de François Bayrou. Aussi, Sarkozy n'a pas hésité à jouer les débaucheurs prenant au passage Kouchner, Morin et compagnie, ça promet pour la suite.
L'UMP et Nicolas Sarkozy nous promettent le changement, une nouvelle manière de faire de la politique, de mener la France. On rigole d'avance ! A ce titre, l'hebdomadaire Marianne titrait dans sa dernière édition : "Où il est démontré que pour permettre une vraie rupture, il est totalement absurde de reconduire les sortants..." A cela, nous aimerions ajouter les revenants et les indésirables : Patrick Balkany, Alain Carignon (que, malheureusement, nous connaissons bien à Grenoble), tous ces indésirables de la politique sont pour autant investis par l'UMP à l'occasion des législatives. Quant à la parité, et la diversité, on pourrait dire "circulez, y'a (presque) rien à voir !" Pour compenser, on nous présente Rachida Dati, l'actuelle garde des Sceaux. En réalité, c'est bien l'arbre qui cache la forêt !
Aussi, si on gratte le vernis, on s'aperçoit que la machine UMP risque bien de se gripper. Nicolas Sarkozy parle de rupture ? Vous rigolez ! Si rupture il y a, on devrait parler de mimétisme : un peu de Berlusconi par ici, un peu de Bush et de Reagan par là (niveau com')... le président de la République se moque des Français et ne cherche qu'à satisfaire sa soif de pouvoir. C'est un homme - qui sous-couvert de discours policés et simplistes, voire manichéens - qui manque d'ambition pour notre pays et qui ne considère la politique que comme un combat visant à étouffer et tuer l'autre !
Dès lors, si on gratte le vernis, le résulat n'est pas joli, joli ! Vraiment pas !

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