dimanche 18 février 2007

Monsieur Sarkozy aurait-il peur de la banlieue ?

Le ministre de l'Intérieur, président de l'UMP et candidat à la présidentielle, Nicolas Sarkozy, se veut le président de tous les Français. Toutefois, il reste attendu en banlieue. A deux reprises, il a décommandé une visite à Argenteuil (95), le 10 février dernier, et à Nanterre (92) où il était invité par une association. C'est finalement Rachida Dati - sa porte-parole - qui s'est chargé de le représenter.
Monsieur Sarkozy - toujours Ministre de l'Intérieur - aurait-il soudainement peur de la banlieue ? Certains racontent qu'il a un emploi du temps très serré, ce qu'il ne lui empêche pas d'aller sur l'Ile de Réunion à nos frais ! Les Réunionnais seraient-ils moins "à risque" que les habitants des quartiers ? Rachida Dati a promis que le ministre de l'Intérieur reviendrait en banlieue. Toutefois, son attitude démontre bien qu'il n'entend rien pour améliorer le sort de ces jeunes et de ces habitants.
Nicolas Sarkozy ne fait que ramasser les pots cassés en raison de ses multiples dérapages à propos des habitants des quartiers. S'amusant à "shériff, fais-moi peur", il s'est comporté en pompier pyromane. Il a plusieurs fois - notammment durant la crise des banlieues de l'automne 2005 - déclaré qu'il savait plus ce qu'il se passait en banlieue que Lillian Thuram. Ses prises de parole montrent tout le mépris et sa méconnaissance à l'égard d'habitants qui dans leur large majorité, sont tout aussi Français que ses administrés de Neuilly sur Seine.
Nicolas Sarkozy excelle dans l'art de faire des promesses et du reniement de soi en allant draguer à la fois des électeurs proches de la gauche dans le Nord et des électeurs de Jean-Marie Le Pen à Toulon. Il promet, martèle qu'avec lui "tout devient possible" mais que propose-t-il pour les habitants des quartiers ? La discrimation positive et la prévention de lutte contre la délinquence !
La droite et son candidat ont foi dans une société compartimentée et cloisonée entre les communautés dans laquelle les religions jouent un rôle social majeur (cf : La religion, l'Etat, l'espérance, 2005). Nicolas Sarkozy brûle d'appliquer cette conception aux banlieues ("Je suis convaincu que l'esprit religieux et la pratique religieuse peuvent contribuer à apaiser et à réguler une société de liberté") et celui qui dénonçait encore il y a peu les "barbus", met à mal les principes laïques qui fondent notre République depuis plus d'un siècle.
Nicolas Sarkozy, par ses maldresses et sa politique répressive, n'a fait que récolter ce qu'il a semé, c'est-à-dire de la rancoeur et du ressentiment et ses tentatives de manipulation pour séduire les jeunes des cités restent veines (cf : le ralliement de Doc Gynéco en août 2006, le chanteur déclarant à l'Université d'Eté des Jeunes populaires de Marseille que Nicolas Sarkozy était devenu son nouveau maître à penser !)
La droite a traité les habitants des quartiers comme des citoyens de seconde zone et il est de la responsabilité de la Nation toute entière de réintégrer cette population. Les socialistes et Ségolène Royal proposent un projet ambitieux, humaniste et respectueux de ces habitants allant de "la police de quartier" au redécoupage de la carte scolaire en passant par les emplois-tremplin. Notre candidate a, maintes fois, martelé sa volonté d'être la présidente d'une France métissée et les socialistes n'ont pas attendu le discours de Villepinte pour agir. Saluons l'action menée par l'équipe municipale de Grenoble menée par le député-maire Michel Destot, notamment dans le projet de requalification des quartiers Sud (dont celui de la Villeneuve) avec concertation et implication forte des habitants.
Aussi, Nicolas Sarkozy a promis, selon Rachida Dati, qu'il reviendrait en banlieue. Mais comme le disait un certain Jacques Chirac, les promesses n'engagent que ceux qui les croient !

2 commentaires:

Anonyme a dit…

il me semble que le voyage de N. Sarkozy à l'île de la Réunion a été financé sur fonds de campagne...
Etre précis et honnête c'est mieux. Autant attaquer sur des idées que sur des fausses informations.
merci

Bienvenue a dit…

Si seulement on pouvait en avoir la certitude parce qu'avec Nicolas Sarkozy, on ne sait jamais si il vient en candidat ou en ministre et à force de se mélanger les pinceaux,Monsieur Sarkozy se trompe de poche. Enfin rassurez-vous, nous nous attachons à attaquer sur les idées et les actes. Mais si vous préférez plutôt parler de la Réunion que de l'enjeu des banlieues...